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Spécialiste en transmission d'entreprise

Spécialiste en transmission d'entreprise

LES MÉTHODES D’ÉVALUATION D’UN FONDS DE COMMERCE

 
Il existe de très nombreuses méthodes d’évaluation pour les fonds de commerce et finalement, leur grand nombre fait perdre tout repère. En tant que cédant ou repreneur d’affaires, vous constaterez cependant quelques techniques courantes :
 
 
1. La méthode du barème d’évaluation éditée par Francis LEFEBVRE
 
C’est une méthode très simple qui consiste à estimer un fonds de commerce en pourcentage du chiffre d’affaires. Par exemple, le prix de vente d’une boulangerie-pâtisserie est estimé entre 55 % et 140 % du chiffre d’affaires annuel HT.
 
La limite de cette technique est que les fourchettes d’évaluation sont tirées de la moyenne des prix de vente des fonds de commerces en milieu urbain. Elle ne reflète pas les zones rurales et assez mal les petites villes de province.
 
Ensuite un chiffre d’affaires seul ne présage pas de l’état de santé réel d’une entreprise.
 
Certaines fourchettes sont également très larges et il est difficile de trouver des critères objectifs qui placent précisément le curseur du prix plutôt en bas, au milieu ou en haut de la fourchette.
 
Autrement dit, ce barème d’évaluation doit rester seulement un moyen de comparaison avec d’autres méthodes plus rigoureuses.
 
2. La méthode des comparables
 
Là encore, méthode extrêmement simple qui consiste à évaluer le prix d’une entreprise par rapport à une autre déjà vendue et qui présente les mêmes caractéristiques. On n’est pas très éloigné de la technique du barème d’évaluation, elle est simple mais partielle.
 
Par exemple, deux entreprises apparemment semblables ne valent pas le même prix si dans la première le dirigeant s’affaire à toutes les tâches, alors que dans la seconde certaines compétences sont déléguées aux salariés.
 
3. La méthode par la rentabilité
 
Certainement la démarche la plus sérieuse pour évaluer un fonds de commerce. Elle consiste à évaluer la profitabilité réelle d’une exploitation une fois qu’elle sera vendue. Le prix de vente est donc calculé en fonction de la capacité de l’entreprise à rembourser un emprunt et à rémunérer son dirigeant.
 
C’est la méthode d’évaluation d’entreprise privilégiée des banques parce que c’est la plus réaliste.
 
4. La méthode patrimoniale
 
C’est une autre approche sérieuse pour l’estimation d’un fonds. Elle consiste à évaluer le prix d’une entreprise en fonction des matériels qu’elle possède. Elle est donc surtout pertinente pour les exploitations qui utilisent des installations et des machines de valeurs. Chacun des équipements est évalué selon sa valeur vénale (côte sur le marché de l’occasion). La valeur estimée de l’ensemble des équipements déterminera le prix de vente de l’entreprise
 
5. La méthode du goodwill
 
Elle est surtout utilisée pour l’évaluation des PME industrielles. C’est une approche assez complexe qui mixe la rentabilité, le patrimoine et de nombreux autres facteurs relatifs à la stratégie, au potentiel et aux investissements. Cette complexité apparente pousse à la considérer avec prudence tant la multitude des paramètres est sujette à interprétation.
 
D’une façon générale, soyez vigilant avec les techniques d’estimation fondées sur le potentiel. Cet argument ne vaut que s’il a déjà été réalisé par l’entreprise et qu’il existe des raisons concrètes de croire qu’il se réalisera de nouveau : par exemple la signature à venir d’un contrat pluri-annuel ou la fin d’une période exceptionnelle qui annonce le retour à une activité normale.
 
Sans motif tangible, en réalité, le potentiel dépendra plus du travail et des financements du repreneur que du fonds seul.
 
6. Cas particuliers
 
Il existe aussi des situations où le prix du fonds de commerce ne peut s’évaluer par aucune de ces méthodes.
 
Souvenez-vous que le prix d’un fonds s’entend toujours hors stock. Or, il y a des activités où le stock se valorise à des montants très élevés, souvent pour des produits techniques, haut de gamme, en grand volume ou à valeur unitaire forte. Dès lors, le montant global de la transaction ne dépend plus tellement du fonds mais du stock proéminent qu’il faudra y adjoindre et qui réalisera presque à lui seul l’enveloppe globale de financement.
 
Le raisonnement est analogue lorsque le fonds comprend un droit au bail très élevé ou un bien immobilier dans l'actif comptable.
 
 
Une bonne évaluation, c’est d’abord du bon sens !
 
Une bonne évaluation d’entreprise doit être pragmatique : Quoi qu’il arrive, le repreneur doit pouvoir vivre de l’activité tout en étant capable de rembourser son prêt et financer quelques investissements.
 
A ce titre, pour le cédant comme pour le repreneur, la méthode par la rentabilité est la plus équilibrée car elle est le plus sûr moyen de convaincre le banquier.